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Christian Kamtchueng: l’âme d’un écrivain.
19 mars 2010

Les Errances Affectives: L'Ame Soeur 4ieme de couverture

Il y a des passages de notre vie que l’on préfère oublier. Certains que l’on voudrait reécrire. Cette histoire est celle d’une pièce oubliée…

La dernière pièce d’un puzzle, celle qui éclaire le chef d’œuvre dans sa globalité ou l’obscurcit. Il s’agit d’une errance que le narrateur a bien plus que regrettée, il la cacha dans une partie de sa mémoire, puis la jeta en pâture à son inconscient. Il voulut en retirer toutes traces…

Il ne l’avait jamais rencontrée encore moins aimée ! Rien ne servait dès lors de chercher un « pourquoi ? ».

Pourquoi la haine avait laissé place à l’amour.

Pourquoi l’ignorance était préférable à la passion.

Pourquoi une romance se transforme en amour impossible ?

C’était son âme sœur et bien plus encore !

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Commentaires
R
Bien que semblant au premier abord être relaté de manière décousue, le récit de ces « errances » est au contraire bien construit, les personnages se croisent et s’entrecroisent, dans un canevas sentimental très intéressant. La description physique de ces personnages reste souvent très floue (quasiment toujours mentionnés par leur prénom uniquement, et peu de mentions sur leur âge, ou leur couleur par exemple), ce qui est selon moi un parti pris très intelligent, car n’ayant pas de définition physique précise, chaque lecteur peut les façonner selon son imagination, et aborder d’autant plus profondément la dimension sentimentale du roman.<br /> <br /> <br /> <br /> Car ce sont bien les sentiments qui constituent le poumon de ce roman-canevas, dont le titre « l’âme sœur » révèlera à la fin sa signification aussi terrible qu’inattendue. Personnellement je n’attendais pas cette chute, si énorme qu’elle aurait mérité à mon sens d’être encore plus fouillée et développée, au lieu d’être expédiée en quelques pages. <br /> <br /> <br /> <br /> J’ai également trouvé votre héros absolument détestable, ce qui paradoxalement m’a d’autant plus incitée à ne pas lâcher ce roman, que j’ai dévoré dans les transports et à la librairie dans les moments de calme. D’abord haï, puis détesté, votre héros est devenu au fil des pages un genre de « meilleur ennemi » qu’on commence par vouloir fuir immédiatement, avant de le quitter presque à regret. On serait presque tentée de le plaindre pour son histoire d’amour torturée et maudite, mais d’une page à l’autre il démérite très vite cette compassion. Condescendant, affublé d’un monstrueux complexe de supériorité et d’une (bien trop haute et absolument injustifiée) estime de lui-même, il m’a agacée dès les premières pages. S’il y a quelqu’un à plaindre, ce sont bien les femmes qui ont le malheur de croiser sa route, triées, jugées, cataloguées, et objectifiées par cet odieux personnage, qui serait bien avisé de s’administrer son précieux sens critique sur lui-même avant tout. On a réellement l’impression d’avoir affaire à un juge tout puissant, doté de l’immense tâche de retrouver « La » femme, parmi un cheptel de personnages féminins dits niais, de petite vertu ou insignifiants, n’ayant su se hisser à la hauteur majestueuse de notre héros et de ses principes. Et, encore plus incroyable, ces viles manantes se jettent toutes sur lui, quémandant toutes son attention et son affection, en quantité si nombreuses que notre pauvre victime de son succès ne sait plus où donner de la tête…et d’autre chose. Pauvre de lui !<br /> <br /> <br /> <br /> A travers le regard primaire, sexiste et préhistorique de notre meilleur ennemi, il ne fait pas bon être une femme qui fume, ou qui pense uniquement à sa carrière et non à pondre et élever un rejeton, ou qui n’illumine pas le monde entier de son sourire, ou qui est matérialiste, ou qui écoute ses envies sexuelles sans s’embarrasser de manières (ce que lui ne se gêne pas pour faire à tout bout de champs, mais apparemment ce qui est follement séduisant chez notre sacro-saint dom juan phallocrate, devient vulgaire et honteux chez ses homologues féminines. Renversant !), ou qui use tout simplement de son droit à disposer de son corps comme elle l’entend et avec autant de personnes qu’elle le veut, sans avoir pour autant à subir la morale et les jugements arriérés et rétrogrades de notre héros, qui s’arroge le droit de définir et d’arrêter tout ce que doit être ou ne pas être une femme bien et respectable, ce qui est beau ou non chez une femme, ce qui rend ou non une femme exceptionnelle (Lui, visiblement, la plupart du temps). <br /> <br /> <br /> <br /> Bref, une femme qui se conduit comme un humain ? C’est mal. Une femme qui se conduit comme un homme ? C’est laid. Une femme qui se conduit comme elle veut ? Mais quelle vulgarité ! Bienvenue au XVIIIème siècle.<br /> <br /> La valeur, le physique, le comportement, les attitudes, tout le prisme de ces femmes est impitoyablement pesé, quantifié, évalué, testé et souvent désapprouvé, par notre héros trop exceptionnel pour s’abaisser au commun des mortELLES et donc très souvent déçu, le pauvre petit. On est donc d’autant plus réjouie de le voir recevoir au fil des pages le châtiment VITAL et bien mérité de son arrogance et de sa fatuité. <br /> <br /> <br /> <br /> On ne peut que saluer la capacité de ce roman à mobiliser des sentiments très forts, à nous rappeler également nos propres histoires de cœur, contrariées et avortées. De plus sous la façade absolument odieuse de ce héros, se cache une maladresse touchante. On plaint cet homme, qui accumule la quantité, sans pouvoir accéder à la qualité de relation qu’il recherche. Cet homme qui arrive avec la prétention de séduire et de décoder les femmes, et qui se révèle pourtant bien incapable de les comprendre, ou de les garder. J’ai également été sensible à la violence sous-jacente du personnage, ce qui lui donne une dimension bien plus sombre, la développer aurait pu être un plus. Ne se contentant pas de traiter ses partenaires comme de la viande ou des numéros en série, il peut lui arriver de les violenter ou de ressentir l’envie d’être violent à leur égard. Bref, un personnage d’exception, qui a mérité son entrée au Muséum des méchants littéraires, haïssables et fascinants.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce roman se lit comme une chronique des relations hommes-femmes, écrite sous un prisme parfois à mon sens trop tranché et arbitraire, mais qui à coup sûr ne laissera pas son lectorat insensible ou indifférent, ce qui en fait sa réussite.
Christian Kamtchueng: l’âme d’un écrivain.
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